Prayvis est une planète abandonnée de toute personne saine d'esprit. Il y règne un Chaos sans précédent depuis 120 ans |
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| Artemisia absinthium [Zelda] | |
| Auteur | Message |
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Dame des Ronces
Messages : 37 Date d'inscription : 01/02/2015 Lieu de vie : Sa boutique à Lago City, ou bien en vadrouille dans une des nombreuses forêts de Prayvis Survie : Humble apothicaire
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| Sujet: Artemisia absinthium [Zelda] Dim 15 Fév - 11:25 | |
| Je tire encore une latte, qui a plus le goût du filtre et du papier que du tabac, puis je me décide enfin à écraser cette cigarette. Grand soulagement pour mes doigts dont la peau commençait à rôtir, mais pincement au cœur pour cette regrettée dernière petite clope que je laisse partir avec le cœur gros. Qui sait quand j’en reverrai une… Je soupire. Mon paquet n’aura pas fait la semaine, mais c’est comme ça. Je suis tout bonnement incapable de faire dans la demi-mesure quand on parle de plaisir. C’est tout ou rien. Raisonnable pendant les heures de boulot, et impulsive dans mon temps pour moi. Avec un dernier regard en arrière pour le regretté mégot, je pousse la porte de L’Ecu Trempé et m’engouffre à l’intérieur. Dernier bar de la Rue où il ne pleut pas que de l’eau – désignée parfois plus vulgairement « Rue des gouttes qui puent » lorsqu’il prend aux ivrognes l’idée lumineuse de pisser par les fenêtres en fin de soirée – L’Ecu trempé est un petit établissement sans prétentions, relativement tranquille de réputation, surtout quand on le compare aux taudis de la Rue des jambons douteux, là où on cire les planchers avec du sang de manière hebdomadaire. A l’Ecu trempé, on fait un minimum la vaisselle – ce qui est toujours une bonne idée quand on n’a pas envie de refiler des mycoses buccales mortelles à ses clients – et le patron, Phillipe, paye suffisamment de redevances au Gangs Locaux pour qu’il y règne un relatif sentiment de sécurité. Phillipe ‘Gros Quat’, nommé ainsi après son gabarit et le nombre de ses prédécesseurs, a su mener son établissement sur le droit chemin, et l’a même élevé au rang de ‘relativement fréquentable’. Tout ça grâce à un travail acharné, et à un tri méticuleux de sa clientèle. Encore aujourd’hui, il veille à la bonne ambiance de son établissement en éliminant systématiquement ceux qui lui paraissent louches ou déplaisants. Le premier verre que vous prenez dans son bar a ainsi un risque certain d’être épicé au cyanure, mais si vous plaisez à Gros Quat’, alors vous n’avez rien à craindre. Un homme somme toute charmant, malgré son orbite vide et son sourire hétéroclite, mais particulièrement respecté dans la communauté pour son maniement de la masse médiévale. Un homme qui m’est d’ailleurs redevable, d’une part parce que c’est moi qui lui fournit l’Artemisia pour son absinthe, et d’autre part parce que je lui ai réveillé plus d’un client en coma éthylique – ou pire – et qui menaçaient de dégueulasser son plancher. Phillipe, donc, qui m’accueille d’un signe de tête alors que je m’approche de son comptoir. Je traverse le bar sans me presser, et quelques têtes curieuses se retournent sur mon passage. Gros Quat' qui est présentement occupé à servir un Spécial à un pauvre type qui es pas au bout de ses peines, me fait signe de passer directement à l'étage. Avec un hochement de tête plein de gratitude, je m'engouffre dans l'escalier de service, soulagée de ne pas avoir à subir plus longtemps l'agression olfactive de la salle principale. Il y a tellement de fumée à l’étage qu’on devrait facturer l’inhalation, mais je m’en accommode relativement bien. Évoluant dans l’aquarium jusqu’à trouver le coin que j’ai réservé, j’entrouvre une fenêtre et m'installe à ma table. J’étale mon manteau de voyage sur le cuir avant de m’asseoir, juste par sécurité. Je ne suis pas spécialement hystérique en ce qui concerne l’hygiène, mais le coup de la banquette qui colle ça n’est jamais agréable. La petite salle est moins bruyante que le rez-de-chaussée, et seules quelques tables sont déjà occupés. Ici ce sont les réguliers. Les habitués, ceux à qui Gros Quat’ fait suffisamment confiance pour les laisser hors de la vue de son œil unique. De ceux que je peux reconnaître, il y a Johnny Lézard, le vieux beau avec sa moto, ses poules, et sa peau recouverte d’écailles rousses – un cousin de Phillipe, selon les rumeurs – Pollux, le petit barbu au sale caractère, serrurier de jour pour la plupart des gens, et serrurier de nuit pour une foule moins fréquentable. Et enfin il y a moi, et la personne que j’attends. Un charmant brin de fille avec qui je passe régulièrement mes fins de semaines, à divaguer entre l’Ecu trempé et la Rue de la soif, en quête de partenaires de poker et d’évasions sensorielles. Le Docteur Corlay est une bonne amie, et peut-être une des seules relations véritablement sincères que je possède, dans cette ville ou tout s’achète et se doit, même la compassion. En plus, ma semaine a été moins que passionnante, si on occulte la visite du modeleur sans nom de jeudi, et j’ai vraiment hâte de pouvoir décompresser en bonne compagnie. Tout ce que j’espère, c’est qu’elle aura le bon sens que je n’ai pas eu, et qu’elle montera s’installer avec les boissons parce que j'ai soudain la flemme de redescendre les chercher. « Hmpf. »Je m'affale, posant mes coudes sur la table, et entreprend, pour passer le temps, de tresser un long brin de paille dans une mèche rebelle qui a atterri en plein milieu de mon front. Ah, les débuts de soirée… |
| | | Dr Zelda Corlay
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| Sujet: Re: Artemisia absinthium [Zelda] Dim 15 Fév - 14:42 | |
| “Je reverrais votre fils dans 3 mois, Madame Richards. D’ici-là il prendra le traitement tous les soirs, de préférence au moment du repas pour éviter que ça n’agresse trop les glandes gastriques. Si l’infection s'accélère, n’hésitez pas, vous savez où me trouver… Oui Madame Richards… Oui c’est le risque, mais il n’est jamais trop tard pour changer ses habitudes alimentaires.”
Un bien grand mot. Le gosse mangeait des animaux crus, des rats morts, des oiseaux tout juste tués avec leurs plumes sales toujours plantés dans le derche quand il les croquait rageusement et déchirait leurs entrailles de ses petites dents pointues... Ce n’était pas la première fois que des parasites trouvaient refuge dans son estomac. Mais Mme Richards n’était pas une mauvaise dame, elle ne la payait jamais en retard et venait toujours la trouver avec cet air sincèrement inquiet et reconnaissant. A Lago, la folie des locaux n’était pas un critère entrant dans les relations sociales. Si le gamin aimait sa viande rouge, ce n’était pas de sa faute s’il attrapait des infections et des vers solitaires. C’était au médecin de le soigner.
Zelda enleva sa blouse, défit son chignon, remonta ses manches. Elle serait en retard, comme toujours. Elle jeta un œil à sa mine blafarde dans le miroir sale de sa chambrette, s’arrêta un instant.
Il y a deux années de ça, alors qu’elle arrivait à Lago, elle avait trouvé refuge au dernier étage d’un immeuble tordu dans le centre ville commercial et bruyant de la cité. Elle y avait emménagé son cabinet de fortune, avait même installé une plaque indiquant Cabinet du Docteur Corlay au dessus de l’entrée de l’immeuble. Dans les premiers temps, qu’une donzelle comme elle s’impose dans l’établissement n’avait pas été très bien regardé. Ses voisins la surveillait d’un mauvais œil, ne lui donnait que quelques jours à tenir avant qu’un chef de clan ne vienne se la farcir et la virer d’ici par la fenêtre. Mais être médecin lui avait sauvé la vie plus d’une fois. Il s’agissait de savoir soigner les plus grands et on vous laisserait vivre, on vous saluerait dans la rue et surtout on vous ferait confiance. On lui avait donc laissé le dernier étage. Un cabinet médical sous les toits, et une chambrette dans le fond, une modeste cuisine et des toilettes, de quoi ne pas vivre dans sa propre merde - et ne pas vivre dans sa propre merde était un luxe que tout le monde ici ne pouvait pas s’offrir.
Elle se passa de l’eau sur le visage, changea son haut, enfila ses bottes, une veste d’Homme et descendit quatre à quatre les marches de l’escalier grinçant de son immeuble. Pas besoin de plus de cérémonial - Zelda n’avait jamais été quelqu’un de très ponctuel mais être en retard n’était pas non plus plaisant, surtout quand elle attendait cette libération des fins de semaine depuis les premières consultations du lundi matin.
“ ... Donne moi une bouteille de ce que tu fais de mieux, j’ai une damoiselle qui m’attend à l’étage. - Dans ce cas, Philippe lui tendit une bouteille en verre bleu, sans étiquette et encore un peu collante des expériences de mélanges qu’elle avait pu dernièrement subir. Tu m’en diras des nouvelles, Doc. Mais j’te fais pas de prix; c’est une petite merveille, faut savoir la savourer à sa juste valeur.” Zelda acquiesça gravement, la bouteille d’une main et les deux verres à shot de l’autre après avoir tendu un billet fripé au patron de l’Ecu Trempé. Les commerciaux étaient ce qu’ils étaient. “J’espère qu’il n’y a pas de contre-indication, alors…” Les médecins étaient ce qu’ils étaient. Il eut un rire sans joie et la laissa grimper à l’étage enfumé de l’établissement. Elle connaissait ses intertrigo, il connaissait leurs déboires. Les échanges de bons procédés s’en trouvaient facilités.
Zelda ne tarda pas à apercevoir derrière l’épaisse fumée Hyacinthe et sa chevelure blonde et son air tranquille et son regard lointain. Il était plutôt cocasse de savoir que ces deux blondes de la trentaine, connues et reconnues par leur sciences, toutes deux anciennes stagiaires abandonnées sur Prayvis par un vilain coup du sort, sans rien ni doctorat, pouvaient partager une bouteille dans les bars enfumés des ruelles de Lago. Et pourtant il en était ainsi, et après quelques mois de relations professionnelles, d’échanges de bons conseils et de découvertes médicales ou botaniques, elles avaient finis par se prendre d’amitié l’une pour l’autre. La petite dame à la chevelure blond polaire et la grande courge à la tignasse blond miel. Parfaites pour le prochain spot l’Oréal.
Elle eut un petit rictus au coin des lèvres, posa la bouteille bleue sur la table et les deux verres à shot devant l’apothicaire.
“Je paie ma tournée, que tu me pardonnes le quart d’heure. Le fils de Madame Richards avait mal digéré sa gerbille. Mais ça reste entre nous. Secret professionnel, tout ça tout ça.” Elle retira sa veste, la jeta d’un geste dramatique sur le dossier de sa chaise et s’assit enfin. Sa mine sévère trouva la place d'abriter un léger sourire.
“... Bonsoir, Hyacinthe.” |
| | | Dame des Ronces
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| Sujet: Re: Artemisia absinthium [Zelda] Dim 15 Fév - 17:13 | |
| J’en suis à ma troisième tresse quand le doc se pointe enfin. Ça me fait trois petites antennes blondes, fièrement dressée sur mon front, que je m’empresse de défaire en peignant grossièrement ma tignasse du bout des doigts. Les brins de paille se perdent dans la masse, et je les y retrouverais probablement dans quelques jours en essayant de démêler le tout, mais ça ne déroge pas vraiment à l’entropie générale de mes choix capillaires. Je souris et me redresse, libérant la table pour que Zelda puisse y déposer son chargement. « Ô gloire ! Avec une tournée pareille, tu pourrais avoir vendu le Christ que je te pardonnerai. » Le Liman bleu de Phillipe est un trésor à lui tout seul, et si Prayvis pouvait avoir un patrimoine, ce truc serait digne d’y entrer. La culture des agrumes étant plus que difficile sur le sol prayvisien, le bleu de curaçao est une denrée pratiquement impossible à se procurer. Du coup la plupart des Barmans se contentent de servir de la vodka colorée à l’antigel ou au bain de bouche Fluor +, en faisant passer ça pour du lagon sous prétexte que c’est bleu. Seulement ces mélanges-là ne sont rien d’autre que les enfants trisomiques du blue lagoon, avec six yeux, cinq bras, et la bave radioactive au coin des lèvres. Le liman de Gros Quat’ en revanche… c’est le cousin kryptonien caché du lagoon. Plus fort, plus rapide, et tout simplement infiniment meilleur que la merde qu’on peut trouver chez le voisin. C’est bien simple, la simple existence de cet alcool sur une planète ou boire de l’antigel et manger des animaux crus est considéré comme un régime gastronomique parfaitement acceptable est un miracle en soi. Je profite du moment où elle s’installe pour déboucher la sainte bouteille, libérant un léger parfum acidulé, que mes narines parviennent à capter au milieu de la fumée et de l’odeur légère de désinfectant qui accompagne toujours le doc où qu’elle aille. Elle me salue, et je lui réponds tout en poussant dans sa direction le verre que je viens de remplir. « Bonsoir, ma Zelda, bonsoir ! Tu m’excuseras de l’enthousiasme, mais je me dessèche par ici. » Comme pour illustrer mon propos, je lève mon verre et descends un shot d’entrée de jeu. Alors là, pas de doute. La brûlure est tout à fait caractéristique. Le taux de sucre est parfaitement calculé, et le résultat n’est ni trop mielleux, ni trop amer. Je secoue la tête pour éviter une quinte de toux réflexe. J’ai pas bu grand-chose cette semaine, d’un point de vue alcool, il va falloir réhabituer la tuyauterie. « Ah il s’est pas foutu de ta gueule ce soir, le Gros Quat’. C’est du velu. » Ma voix sort un peu sèchement, comme enrouée par le passage de l'alcool. Je laisse s’échapper un rire en reposant mon verre. « Par contre on va avoir le fondement repeint en bleu ciel pour la semaine ! » Elle rit, et je la regarde faire tout en remplissant à nouveau mon verre. Je ne le bois pas tout de suite – j’ai tout de même un minimum d’instinct de conservation – mais je laisse courir mon index sur le bord, pensive. Zelda trouve mon regard, et sourit. Je suis tellement habituée à la compagnie de gens intéressés, qui ne me sourient que parce qu’ils attendent quelque chose de moi, que j’en oublie régulièrement la tête que ça a, un vrai sourire. Pourtant c’est beau. Beau comme un buisson d’aubépine en fleur au milieu d’un grand pré. Pas le genre de truc qu’on trouve facilement sur Prayvis, mais qui n’en n'est que plus appréciable quand on peut le contempler. « Je te raconterais bien ma semaine, mais c’était chiant à crever. » Je trempe distraitement un ongle dans le liquide bleu et le porte à mes lèvres, esquissant une mine accablée. « Dis-moi que t’as un peu de rêve à me vendre, je suis en mal d’aventures et les vaginites de la mère Beaupied ne suffisent plus à mes escapades intellectuelles… »
Dernière édition par Dame des Ronces le Dim 15 Fév - 19:16, édité 1 fois |
| | | Dr Zelda Corlay
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| Sujet: Re: Artemisia absinthium [Zelda] Dim 15 Fév - 18:00 | |
| Zel laissa l’herboriste se délecter de son élixir et sortit sans plus tarder une feuille et une petite poche remplie de ce qui pourrait être du tabac comme de l’herbe à chat - elle ne s’attendait pas à de la qualité, elle en avait déniché à bas prix dans un troc nocturne la semaine dernière et il semblait que ça se fumait et il semblait qu’elle en était pas morte et que ça lui réchauffait un peu les poumons - alors elle en fumait, ne se posait pas plus de question. Le sourire qui lui avait poussé au coin de la bouche resta collé sur son visage alors qu’elle écoutait son amie parler, et ses muscles se décontractèrent petit à petit, elle s’affaissa un peu plus, respira plus longtemps, roula le tabac du bout de ses doigts. C’était la fin de la semaine. La seule chose qui pourrait la tirer de son repos du week-end serait une urgence mal venue mais ces temps-ci Lago était calme, peu de monde venait à l’improviste la trouver. Zelda posa la cigarette artisanale au coin de la table, leva son shot vers la Dame des Ronces.“… A Prayvis, aux vaginites et aux gerbilles ma chère. Que Dieu protège ce trou à rats de toute notion de civilisation."Et le descendit cul sec. Elle ferma les yeux un instant, soupira d’aise, appréciant la chaleur qui emplit ses entrailles alors qu’en petits éclats brusques ses papilles et glandes intestinales se réveillaient une à une en une jolie ode à l’alcool. Seules les belles blondes intelligentes méritent de l’alcool de qualité. Elle remercia le destin de lui avoir donné le Gros Quat’ en patient. “ Que veux tu que je te dise…” commença t-elle avec un sourire en demi lune, plantant sa cigarette entre ses lèvres, tâtant ses poches avant d’en sortir un zipo rouillé. “ Rien de très excitant ces temps-ci. A part une castration au cutter mardi dernier - agression passionnelle de ce que j’ai pu en savoir - c’est resté assez soft."Clic. Une petite flamme dansante apparue comme une vahiné sortant d’un gâteau d’anniversaire. Le bout de la cigarette frétilla. Volutes de fumée.“Aucune opération. Presque pas d’urgences nocturnes. C’est les vacances, quoi.”Elle souffla, cherchant dans le vide quoi que ce soit d’un peu pimenté à ressortir de sa semaine bien que la vie avait pris un étrange goût de quotidien.“ … Il y aurait bien quelque chose, pourtant.” Étincelle dans ses yeux sombres, Zelda reprit son air sérieux, s’accouda à la table en s’approchant un peu plus de l’herboriste, avec des airs d’agent du MI6 dévoilant un secret. “Rien de gros, mais hier j’en ai croisé un. Je sais pas ce qu’il foutait là. Je pensais pas que ça existait encore. Mais tu sais le virus, là, l’épidémie de CRys pour qui je bossais avant qu’il me lâche ici… J’ai revu un cas en pleine ville, grosses tâches noires sur le visage, mais pas l’air si souffrant. Ça m’inquiète. J’ai vu les dégâts du virus, alors un cas en pleine ville et qui continue pénardo son chemin ça m’inquiète.”Elle laissa un temps de latence, les sourcils un peu froncés. “ T’aurais entendu quelque chose à ce sujet? Vu que l’infection est lié à un minéral, et que rien ne t’échappe…” Elle sourit à ces mots, haussa un sourcil l’air de dire je t’ai complimenté t’as vu alors tu peux rien me refuser ma belle. - Au fait:
J'ai improvisé comme j'ai pu, j'ai supposé que Zelda lui avait raconté l'épidémie qui a fait que son entreprise a fait faillite, il y a deux ans. H. peut tout comme rien savoir du tout sur le mystérieux cas ou les effets du minéral en question, je te laisse l'entière liberté! C'était juste pour leur lancer une conversation de vieilles sorcières...
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| | | Dame des Ronces
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| Sujet: Re: Artemisia absinthium [Zelda] Dim 15 Fév - 21:07 | |
| Si j’avais fixé la cigarette avec une pointe d’envie, celle-ci est totalement anéantie d ès l’instant où elle l’allume. Ugh. Ai-je déjà mentionné mon dégoût viscéral pour le tabac Prayvisien ? Cette petite saloperie qu’on voudrait bien nous vendre comme un substitut acceptable au tabac originel, le vrai, le bon, le terrien, et qui fait probablement l’affaire pour quelqu’un qui ne dispose pas de mon odorat, mais qui me laisse sur la langue un arrière-goût de pied et de semelle humide. Enfin, je ne suis pas vraiment en position de critiquer les habitudes de chacun, et si Zelda est heureuse de s’infliger la fumette locale, ça n’est pas moi qui vais l’en empêcher. D’autant que je suis bien consciente de la rareté du tabac véritable, et de son prix peu abordable. Tant pis pour moi et mes goûts délicats en matière de nicotine. Mais l’heure n’est pas à tout ça. J’écoute le récit de la doctoresse avec attention, pausant tout net dans mon geste au moment où elle mentionne la fameuse épidémie. Ça, c’est intriguant. Je fronce les sourcils. « Hm. Effectivement ça sent mauvais ton histoire. T’es sûre que c’était pas un clodo plein de merde ? » Ça ne l’était probablement pas. J’ai entièrement confiance dans les capacités de diagnostic de la jeune femme en face de moi, et si elle me dit qu’elle a reconnu les symptômes, je la crois sans hésiter. Cela dit, ça ne coûte rien d’espérer, n’est-ce pas ? « Je t’avoue que la caillasse c’est pas mon domaine d’expertise. Ceci dit, si c’est bactérien, mettons une mutation aérobie de Clostridium qui pourrait infecter directement les tissus sains, on peut toujours tenter un antibiogramme, histoire de voir si on a un antibiotique efficace à portée de main. Tu serais étonnée de la variété d’antibios naturels qu’on peut trouver sur cette foutu planète. Il y a six mois je suis tombée sur une nouvelle espèce de Drosera qui donne une Naphtoquinone de compétition, j’ai jamais vu ça… Limite si le machin attaquait pas le plastique. » Je descends mon verre, un air pensif au fond des yeux. D’un point de vue purement pratique ça pourrait être jouable… « Le tout ça serait de mettre la main sur un échantillon sans y laisser sa peau. » Mon cerveau me rappelle vaguement l’existence du modeleur dont j’ai encore oublié le nom. Oui, éventuellement, il pourrait constituer un allié intéressant si l’épidémie se déclarait pour de bon. Il faudrait que je pense à lui demander à quel point les facultés de ‘purification’ de son propre corps/sang qu’il avait mentionné étaient développées. En tout cas c’était une idée à étudier de plus près. « Par contre, si c’est viral, on serait bien dans la merde. Y’aurais plus qu’à espérer qu’une jeune virologue de trente ans, blonde, sexy et survivaliste, échoue quelque part dans le coin. » Je nous ressers joyeusement. Même si c’est peu probable, l’idée est amusante. Dans le pire des cas, ça aurait le mérite de rajouter un peu de piquant à nos soirées poker. « D’autant que… Vous aviez établi le mode de contamination ? » J’imagine une seconde le désastre qu’une épidémie bactérienne aéroportée pourrait déclencher dans un lieu aussi insalubre et géo-politiquement instable que Prayvis et je frissonne. Des hordes de corps hystériques, exhibant leurs chairs en putréfaction, se pressent contre mes paupières closes et je les chasse d’un shot de tord boyau. Ugh. Je retourne mon verre sur la table, accordant une pause méritée à mon estomac. A la place, je sors une petite boîte en métal dans laquelle j’ai emporté quelques feuilles de menthe, confites la veille. J’en propose à Zelda puis j’en enfourne deux pour les mâcher lentement. C’est frais, c’est intense, et ça vous nettoie le palais de l’omniprésence de l’alcool et des agrumes. Quitte a avoir un arc en ciel sur les dents, autant me faire plaisir. La bouche encore pleine, je tente de relancer la conversation, sur un ton qui se veut plus léger. « T’imagines essayer d’instaurer une quarantaine dans ce bled de cinglés ? » |
| | | Dr Zelda Corlay
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| Sujet: Re: Artemisia absinthium [Zelda] Dim 15 Fév - 22:35 | |
| Zelda sirotait sa boisson du bout des lèvres, le regard figé sur la blonde et en même temps perdu dans le vague, comme elle avait la mauvaise habitude de le faire lorsqu’elle réfléchissait. Les gens n’aimaient pas trop quand elle faisait ça. Ça donnait l’impression qu’elle regardait sans voir, qu’elle s’était perdue quelque part. Ou alors qu’elle avait aperçu une tâche sur la veste de son interlocuteur ou une sale bestiole sur son épaule et qu’elle n’osait juste pas le dire. Mais elle savait que H. était habituée à ce tic et qu’elle ne se formaliserait pas du regard vide qui fixait sa poitrine alors qu’elle parlait en bonne biologiste des issues de secours envisageables à la possible épidémie. Cette planète avait crée la tare, elle avait forcément le vaccin. Mais traiter la population éparse de Lago était mission impossible. Si la personne qu’elle avait croisé était réellement atteinte - et elle devait l’être - elles ne tarderaient pas à voir les cas se propageaient.
“ … Au début on a cru que la transmission se faisait par voies respiratoires car les hommes tombaient les uns après les autres, comme des mouches.” Elle but une gorgée, se détacha des seins de son amie ou plutôt du trou noir que son esprit avait pu y crée et poursuivit d’un air sombre. Cette époque n’était pas son meilleur souvenir. “ On a donc établit une quarantaine… Et on avait vu juste sur une chose: c’était par inhalation de la bactérie rejetée par la roche qu’exploitait CRys que l’on pouvait contracter la maladie. Mais la quarantaine ne servait à rien, la majorité des malades ont été directement touchés à la source, et en vérité les transmissions interhumaines furent faibles… Merci.” Elle prit une feuille de menthe dans la boite tendue par Hyacinthe et poursuivit son exposé. “ En fait, quand j’ai retravaillé sur le cas, j’ai découvert que l’infection était transmissible par trois voies: contact direct avec les plaies, transmission iatrogénique, rapports sexuels”
En soi, c’était rassurant. De son vécu en France c’était le genre de maladies qu’ils craignaient le moins en terme d’épidémie; les risques de transmission étaient faibles, les campagnes de préventions nombreuses, l’hygiène générale bonne. Et l’idée que le danger principal était le pénis et les seringues faisaient de ce genre de maladies la punition divine des toxicos et des homosexuels… Mais elle n’était plus dans son beau royaume bleu blanc rouge. Ici on ne jetait pas les aiguilles usées dans des petites poubelles bleues, et il n’y avait pas des masses de distributeurs à capotes dans les rues. Les toxicos et les homosexuels c’était la majorité de la population. Il suffirait qu’un cas zéro passe une nuit au bordel pour contaminer la ville entière.
“ La chose vraiment étonnante c’est que quand j’ai vu le sujet, il n’était pas souffrant. J’aurais pu reconnaître les tâches entre milles, et je peux t’assurer que les cas que j’ai pu observé avec une peau pareille se tordaient de douleur dans des hurlements de goret et ce jusqu’à mort s’en suive. Est-ce une mutation, est-il immunisé, est-ce que je me goure sur toute la ligne…”
Zelda s’affala sur son siège, souffla des ronds de fumée au-dessus d’elle. “Bizarre, bizarre…” murmura t-elle dans sa langue natale. Moi j’ai dit bizarre? Comme c’est bizarre.
"Rien ne va plus ma belle. Peut-être que j'ai tout simplement des hallucinations." |
| | | Dame des Ronces
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| Sujet: Re: Artemisia absinthium [Zelda] Dim 15 Fév - 23:17 | |
| Mon nez se retrousse alors qu’elle aborde la transmission par voie sexuelle. Du peu que j’ai pu apercevoir en matière de gangrènes infectieuses et autres nécrose cutanées du même genre, j’ai du mal à concevoir qu’on puisse avoir envie d’un rapport sexuel avec quelqu’un dont la peau fait des miettes sur les draps. Je veux dire, chacun a ses petits vices de fabrication, quand on en vient au désir et ses mécanismes étranges, et moi la première, mais l’état de putréfaction de son partenaire, ça me parait une priorité plutôt importante… Une petite voix dans ma tête vient me rappeler qu’on peut être contagieux bien avant l’apparition des symptômes, et que les lésions savent se faire vicieusement discrète dans les premiers jours, surtout avec ce genre de maladies. Pourtant je n’arrive pas à me sortir de la tête ces images de corps grouillants, pourrissants, une espèce de gang bang de zombies putréfiés sur fond de taudis insalubre. Bleh. Pour la peine, je me ressers un verre et le descend aussitôt. C’est déjà mon quatrième, et même si j’ai la constitution solide en matière d’alcools forts, c’est un peu rapide rapport à mes habitudes. Il faut croire que j’étais pas trop dans le mood pour la viande avariée. Je me rafraîchis les idées avec un peu de menthe, et je colle ma tête près de l’ouverture de la fenêtre. Zelda continue à m’expliquer des choses à propos de la condition de son patient zéro potentiel, et je hoche la tête pour signifier que je ne perds pas le fil malgré mon léger changement de teint. « Ouais, c’est bizare… Et franchement dégueu. » Je laisse échapper un rire, intense mais bref. Balayant la fumée devant moi, comme pour m’excuser de l’interruption. « Quoi, en semaine ? Je croyais qu’on gardait la récréation pour les fins de soirées des fins de semaines… » Je souris, m’arrête une seconde pour croquer dans une feuille de menthe, et repars. « Tu sais on n’a pas toutes les cartes en main ici. Ta bactérie, pour ce qu’on en sait elle a pas les mêmes effets sur les gens… moins humains. Entre les mutants, les modifiés, et ceux qui défient purement et simplement les lois de la physique… Tiens je t’ai parlé de mon modeleur ? Le type siphonne du sang humain, recrache les trucs qui lui plaisent pas en mode carafe filtrante, et ensuite il te bidouille un corps humain comme si c’était de la pâte à modeler. Ça me file le tournis rien que de conceptualiser le truc. » Je tente de mimer quelque chose avec les mains, mais ça ressemble plus à une crise d’épilepsie localisée qu’autre chose alors j’arrête le massacre. Dans un haussement d’épaule, j’appuie ma tête contre le mur derrière moi et étire mes bras à présent désœuvrés. Sous la table mes jambes se tendent dans un effet de miroir, et l’espace d’un instant je ne suis qu’endorphines. Je n’ai pas sommeil mais les efforts conjugués de l’alcool et de la décompression de ma semaine me laissent quelque peu mélasse. Mon pied entre en collision avec la chaise de Zelda, ce qui me sort de ma transe et je me redresse avec un sourire désolé. « La prochaine fois qu’il se pointe en ville il faudrait que tu vienne jeter un œil. T’en mangerais les diplômes que t’as jamais eu. » Mon expression se fait moqueuse, même si je n’ai pas vraiment de quoi me vanter, moi et mon doctorat en carton-pâte. Mais c’est devenu une blague récurrente entre nous, et je sais qu’elle ne m’en voudra pas de titiller ce point sensible. « En plus il est pas dégueulasse… physiquement je veux dire. » Mon rictus s’agrandit et je la gratifie d’un clin d’œil furtif. |
| | | Dr Zelda Corlay
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| Sujet: Re: Artemisia absinthium [Zelda] Lun 16 Fév - 0:53 | |
| Elle avait déjà entendu parler des modeleurs sans jamais en n’avoir réellement rencontré un - et cette nouvelle manqua de lui faire oublier ses inquiétudes médicales… Il fallait bien avouer que cette maladie des tâches noires avait su hanter nombreuses de ses nuits. Observer les effets sans savoir quoi faire face à eux était une chose, avoir été abandonnée dans cette marre de morts et de malades avait achevé de faire de ces tâches noires le synonyme d’angoisses nocturnes et de crises de panique à répétition. Malgré le sang froid qu’on lui connaissait, l’expérience avait laissé son sillon douloureux dans la mémoire de Zelda. Il était dur de s’en détacher.
Mais Hyacinthe avait raison, on ne pouvait rien faire, rien dire, impossible de tirer un pronostic convenable, et par le passé la population prayvisienne avait été plus d’une fois au-delà de ses compétences et connaissances réduites à l’étude de l’humain terrestre de base. Sans réel effet, sans réel risque, elles ne pouvaient qu’attendre. Attendre que ce confirme ou non leurs craintes, attendre avant de savoir comment agir et qui sauver. Attendre. Et que le sort en soit jeté.
Zelda re-remplit son verre, le vida d’une trait, reprit la bouteille pour se resservir. Elle avait envie de se laver de ses idées noires. Elles n’avaient rien à faire à cette table, rien à faire devant cette femme, rien à faire en fin de semaine. Déjà la tête lui tournait et le rire de Hyacinthe eut l’echo d’un nouveau sourire sur le visage sombre du docteur. Elle n’était pas là pour ça. Elle était là pour boire, fumer, rire, valser, regarder le visage de porcelaine de Hyacinthe se plier aux lois de l’alcool, se délecter du spectacle nocturne des bars, entrevoir la chaire des femmes sous leurs robes trop fines, se lancer dans des parties de poker endiablées.
“ Un mec vomit son sang et joue aux marionnettes avec des corps humains et toi tu penses à mater son cul… C’est pour ça que je t’aime bien, Hyacinthe.” Elle la pointa de l’index, comme pour lui assurer que c’était bien elle, Hyacinthe. “Tu as un sens innée des priorités.”
Elle rit à son tour, tira sur sa cigarette.
“Aaah, aux diables les tâches, tu me présenteras cette créature, ça m’intrigue. J’aime les trucs un peu dégueulasse, tu sais.”
Zelda grimaça, comme pour s’excuser. Elle passait du Docteur stressé à l’ado idiote en un verre de liqueur. C’était son talent à elle.
“... Enfin tu sauras qui lui conseiller comme médecin s’il digère pas un truc. Mais sois pas jalouse, hein, je te laisserais le bonheur de pratiquer sur lui tes petites expériences... Les mâles m’attirent pas trop en ce moment. J’ai besoin d’un peu de douceur féminine dans mon triste quotidien. ”
Elle leva son verre de nouveau rempli.
"Un toast aux sciences et aux femmes." |
| | | Dame des Ronces
Messages : 37 Date d'inscription : 01/02/2015 Lieu de vie : Sa boutique à Lago City, ou bien en vadrouille dans une des nombreuses forêts de Prayvis Survie : Humble apothicaire
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| Sujet: Re: Artemisia absinthium [Zelda] Lun 16 Fév - 1:53 | |
| Ah, mon fameux sens des priorités… A ma décharge, le type s’est pointé dans ma boutique pour me tomber endormi dans les bras. Endormi. Genre. C’est de notoriété locale que je ne résiste pas à un corps endormi. J’allais pas le flanquer à la porte et me flageller pour faire partir les pensées impures… Pour le coup ça me fait rire dans le fond de mon verre, ça fait des bulles dans le liman et je manque de me baver dessus tel le bouledogue gracieux. Je gratifie mon interlocutrice d’un regard noir, m’essuie discrètement le museau sur un coin de manche, et me remplis un nouveau verre. Elle, pas décontenancée pour un sou, tire une latte de sa cigarette immonde, un sourire juste assez suffisant pour me narguer collé sur la figure. Je suis contente que le sujet s’éloigne lentement des notions d’épidémies, de gangrène à taches et autres maladies dégueulasses du même genre, d’une part parce que ça ne se marie pas très bien avec mon alcoolisation progressive et que j’aurais en horreur de vomir un alcool aussi bon, et d’autre part parce qu’avec tout le soulagement que peut m’apporter le fait de parler de science avec quelqu’un qui me comprend, je préfère voir Zelda souriante et détendue qu’inquiète et sérieuse. Après tout c’est notre soirée à nous, les femmes en dessous des blouses. Il y a suffisamment de jours dans la semaine pour que la triste réalité du monde nous en laisse un loin des soucis du boulot. Les joues, la gorge et la poitrine de la doctoresse commencent doucement à se colorer, mon petit buisson d’aubépine passant des fleurs au fruit avec chaque nouveau verre qui passe ses lèvres. Adorable petite chose. Elle trinque, et je l’accompagne, le sourire aux lèvres. « Je dirais même plus. Aux femmes de science ! » Je vide mon verre, le retourne, et l’observe imiter mon geste. C’est une danse millénaire, répétée en duo, et ce avec assiduité, depuis deux ans déjà. Et pourtant je ne me lasse pas. Désinfectant, agrumes et tabac cheap, c’est l’odeur qui accompagne mes samedis soir, et comme tous les samedis soirs, c’est mon odeur préférée. Son regard accroche le mien au passage. J’attrape la main qui tiens son verre alors qu’elle va pour le reposer, et sans la quitter des yeux j’y verse la fin de la bouteille – dans le verre, pas dans ses yeux bande de psychopathes. « Viens dormir à la maison, ce soir. On va te le désattrister ton quotidien. » Je souris, libère sa main et me concentre sur mon propre verre. Mais la bouteille arrive en fin de vie et les quelques gouttes accrochées aux parois ne suffisent pas à le remplir, même à moitié. Je fronce les sourcils, louchant presque sur le goulot à présent à sec. « Okay. Cette bouteille est vide. C’est inadmissible.» Oui, bon. On peut pas avoir cinq shots de vodka dans le nez et suinter l'éloquence. C'est l'histoire de ma vie, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise... «Je propose qu’on se roule un joint tranquillou, et qu’on aille se trouver un coin où danser, histoire de pas finir la soirée ici avec Johnny lézard et ses poules. » Dans son coin, le motard émet un grognement depuis le fond de son verre de whisky. Ses trois poules lui répondent dans un concert de caquètement, et j’esquisse un geste de la main pour m’excuser. « Sans rancune Johnny. » |
| | | Dr Zelda Corlay
Messages : 6 Date d'inscription : 14/02/2015 Lieu de vie : Cabinet Médical de fortune, au grenier d'un immeuble tordu de Labo. Survie : Médecin.
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| Sujet: Re: Artemisia absinthium [Zelda] Lun 16 Fév - 23:35 | |
| Ça finissait toujours comme ça. Un quart d’heure de blabla sérieux et une nuit entière à tout foutre en l’air et à se foutre en l’air dans toutes les possibilités possibles de scénario absurde. Zelda gloussa à l’invitation de l’herboriste, finit le verre qu’on venait de lui remplir comme pour conclure l’accord. Il est toujours plus sain de poser les choses quand on est encore un peu frais. De s’accorder et d’accepter les différentes issues de fin de soirée avant la fin de la soirée. Après ça ne compte plus, trop d’alcool, trop de fumée, trop de bruit, trop de lumières ou pas assez, trop de viandes humaines autour de soi - trop de trop, et puis plus de cerveau. Face à l’évidence de la bouteille vide, les deux blondes trentenaires se levèrent dans un mouvement d’ensemble et prirent leurs vestes, leur clic et leur clac, saluèrent de la tête les poules de Johnny et Johnny lui-même et s’engouffrèrent dans le petit escalier pour revenir au niveau de l’humanité sale et odorante du rez-de-chaussée de l’Ecu Trempé.
“ Ah.” Zel se tourna vers Hyacinthe qui la suivait derrière elle, s’arrêtant sur une des marches. “T’as parlé de joint non? J’étais partie directe à l’aventure moi mais t’aurais peut-être préféré qu’on reste pénardettes à l’étage le temps d’être vraiment bien pêt- prêtes pour l’aventure?”
Elle laissa un temps de suspens, puis haussa les épaules, reprenant son chemin. “De toute façon on est déjà parties. Je remonte pas. Sinon je redescendrais plus.”
Logique indéniable. D’où l’intérêt de faire 9 ans d’études de sciences humaines. Ça forge la raison. La salle s’était à présent bien remplie, le bruit des verres et des hommes était devenu omniprésent, et le Gros Quat semblait maintenant un peu plus occupé derrière son comptoir que lorsqu’il lui avait servis sa sainte bouteille. Elles se frayèrent un chemin entre quelques torses et chaises en vrac et c’est avec un certain bonheur que Zelda poussa la porte et laissa ses poumons se remplir de l’air frais de la nuit. Sa tête tournait et ses yeux s’affolaient un peu de savoir vers quoi se diriger et les quelques pas qu’elle fit pour s’extraire du lieu ressemblèrent plus à des pas de danse qu’à une marche normale. Elle se tourna, s’assurant que Hyacinthe l’avait suivis, et fit une petite pirouette.
“La nuit est à nous!”
Et aux quelques millions de tarés qui peuplaient cette ville.
“Alors c’est quoi le plan. On va au Citron Grincheux? Ou au club échangiste japonais. Je sais pas quand c’est la soirée anime par contre. Pas que j’aime pas Naruto mais ça me fait toujours un peu badé comme concept…”
Elle ricana mais d’un rire un peu jaune, qui signifiait c’est-drôle-mais-ça-me-rassure-pas-trop-non-plus. |
| | | Dame des Ronces
Messages : 37 Date d'inscription : 01/02/2015 Lieu de vie : Sa boutique à Lago City, ou bien en vadrouille dans une des nombreuses forêts de Prayvis Survie : Humble apothicaire
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| Sujet: Re: Artemisia absinthium [Zelda] Sam 18 Juil - 23:41 | |
| « Ah mais ma chère, tout botaniste qui se respecte ne sort jamais sans son matériel ! » Et avec la prestance d’un magicien de supermarché, je tire un petit sachet hermétique d’une poche de ma veste, tout en faisant ‘tadaa’ de mon autre main. Comme si l’acte lui-même avait suffisamment défié la logique humaine pour susciter l’étonnement. Ce n’est bien évidemment pas le cas, mais Zelda semble se prêter au jeu et un sourire illumine son visage. J’ouvre le sachet pour en tirer un magnifique spécimen de joint, roulé avec amour spécialement pour l’occasion. Scouts toujours prêts. A l’exception du fait que je n’ai jamais foutu les pieds chez les scouts. Je pousse la porte de l’épaule et l’air nocturne nous prend toute les deux dans ses bras, chargé d’odeurs d’essences et d’humidité. Les cheveux de ma nuque se hérissent alors qu’un frisson descend le long de ma colonne au soudain changement de température. Je n’avais pas vraiment fait attention à la manière dont l’alcool m’avait réchauffée. Je souris à l’enthousiasme de Zelda. Me rapprochant d’elle, j’en profite pour lui donner un petit coup de hanche. Vu nos stabilité respective, c’est peut-être pas l’idée du siècle, mais mon ébriété ne me permet pas cette prudence. On chancelle toutes les deux, et nos rires résonnent contre les murs de la ruelle dans un carillon alcoolisé. Comme on reprend notre route, dans une direction qui est vaguement celle de la petite place où sont rassemblées la plupart des discothèques de Lago, je lui tends le joint avec un petit moulinet de la main qui dit ‘à toi l’honneur’. A vrai dire j’ai la flemme de chercher mon briquet, et comme elle fumait tout à l’heure elle doit avoir le sien à portée de main. « Tiens. C’est un petit mélange maison, tu m’en diras des nouvelles. » J’ai rempoté deux nouveaux plants hybrides de Cannabis sativa la semaine dernière, et malgré le fait qu’ils soient un peu moins agressifs que les spécimens de l’espèce principale, si on calculait bien l’espacement des récoltes, et en les relevant avec une pointe d’opium, ils faisaient des merveilles… Je glisse mon bras dans celui de Zelda. Un peu parce que j’ai froid, un peu parce que mon sens de l’équilibre n’est pas au meilleur de sa forme, et un peu aussi parce que j’ai envie de me blottir contre quelque chose. Elle me passe le joint, je tire, je ricane bêtement, je lui rends. C’est une ronde paresseuse et millénaire qui s’installe. Un petit moment de paix volée à cette planète complètement folle. Quelques échanges de lattes plus tard ma tête atterrit sur son épaule. Je souffle un petit rond de fumée dans sa direction, qui vient se disperser sur le bout de son nez. La petite moue qui se dessine sur son visage est si précieuse que je veux la mettre dans ma poche et la garder pour toujours. Je suis bien… « Hé. Je crois me souvenir qu’il y a une soirée mousse à la Sirène. Toi qui avais envie de douceur féminine, ça me parait plus approprié que le Hangar à beats à cette heure de la nuit… » L’idée m’est venue sans que je sache vraiment trop d’où. J’essaie de ne pas questionner le fonctionnement de mon cerveau quand il navigue dans les eaux brumeuses de la fin de semaine. « Par contre si on y va j’espère que tu tiens pas trop à tes fringues. Les trucs qu’ils mettent dans cette mousse là c’est bon pour le moral mais pas pour le textile. » Et au pire si nos fringues sont inutilisables on aura qu’à les enlever… Les psychotrope ou la subtilité, il faut choisir. - Note.:
MILLES PARDONS ;-; Je suis tellement désolée du temps que ça m'a pris, je me suis laissé embarquer dans d'autres rps et j'ai complètement négligé celui là... Quel crime honteux! Sinon tu me diras quand même si ça te vas, et sinon hésite pas, si tu veux que je change quelque chose ou juste discuter de où on va avec ce rp, je vais être pas mal dispo cet été, et tu sais où me trouver )
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