Prayvis est une planète abandonnée de toute personne saine d'esprit. Il y règne un Chaos sans précédent depuis 120 ans
 
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 This odd diversity of misery and joy. [libre]

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Bavaria


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MessageSujet: This odd diversity of misery and joy. [libre]   This odd diversity of misery and joy. [libre] EmptyMer 22 Avr - 20:39

Je cache le 4x4 hors d'âge sous une bâche gris-vert, pour qu'elle se fonde avec les caillou. Ça prend du temps, mais c'est obligatoire puisque je suis tout seul. Une mission... privée. Fouille d'un bloc d'immeuble, perdu au milieu d'un désert de rocher et de quelques plantes toutes sèches. J'ai roulé dix heures pour arriver jusqu'ici ! Mon dos n'a pas apprécié du tout. Je me masse les lombaires en admirant le paysage. Des cailloux, du sable, des cailloux. Et les immeubles, évidemment. L'architecte a essayé de donner une allure gracieuse aux bâtiments, mais impossible d'avoir ce résultat avec du béton armé dans une mer de roche. J'le sais que notre planète est miteuse, j'ai déjà vu des photos d'autres endroits, sur des calendriers, des trucs comme ça. Des jolies maisons dans des champs de fleur, avec des chatons devant – la tâche de sang qui était sur mon exemplaire faisait pas parti de la composition originale, j'en ai conclu. Si des chatons traînaient ici, ils se dessécheraient en moins de deux. Avant même que j'ai eu le temps de les manger.

Bon, pas de traces de présence, en tout cas. Tout est silencieux et mort. Je peux tenter le coup. Je prends mon sac spécial expédition et en avant. Oh mon dieu, les portes d'entrées sont intactes ! Y a des chances que je trouve ce que je cherche. Peut être même des trucs que je cherchais pas. On m'avait dit que ce coin du désert était mort, mais mort à ce point là... je pousse sur une porte, pour voir : pas verrouillée. Bon, en fait, peut être que quelqu'un est déjà venue en fait. J'avance silencieusement dans le hall. Le distributeur est explosé, vidé. J'en ai jamais vu un seul d'intact, de ces trucs là, et pourtant je date pas d'hier. Un machin rempli de bouffe avec une malheureuse plaque en plexiglas pour la séparer du monde, tu m'étonnes. Je comprends même pas comment le système pouvait marcher à l'époque où y avait l'eau courante, la civilisation, déjà. Ça repose beaucoup trop sur l'honnêteté des gens.

Après une progression vigilante entre les étages, je rentre dans un appartement au pif dont la serrure est déjà explosée. J'pense que même si il y a eu pillage, personne aurait pensé à emporter ce que moi je cherche. Trop inutile pour la survie. Ce serait même une honte de perdre du temps, de l'énergie avec ça. Encore plus honteux d'y consacrer du carburant et des pneus en parfait état avant que j'explose les deux avant sur des rochers. Aucun bonhomme digne de ce nom chercherai ce que je cherche.
J'veux un rasoir électrique. Ou une tondeuse.
Ou même des rasoir à main. Des lames neuves feraient l'affaire aussi. Même les modèles roses et plus plus petits parce que les filles ont des poils de filles. A ce stade, une paire de ciseaux pourrait être d'un grand secours en fait. J'suis à poils longs.

La salle de bain contient un paquet de rasoirs jetables, emballage même pas troué et tout. Comble du bonheur, comme quoi on trouve toujours des trucs qu'on cherchait pas dans ce genre de plan, je tombe sur un grand flacon avec cette inscription magique dessus : « shampoing antiparasitaire à usage vétérinaire, spécial peau sensible ». C a finit vite dans ma poche, un trésor pareil.
J'ai un problème de fourrure, elle veut parfois pousser sur tout mon corps. J'ai pas besoin d'une saloperie de fourrure noire partout, j'vis dans un putain de désert. J'ai déjà une saloperie de queue et des glandes pour marquer mon territoire, j'ai pas besoin de ça. J'improvise de la mousse à raser avec la neige carbonique de l'extincteur. Personne pense jamais à piller ces machins là non plus. Je sais pas si c'est toxique, si ça a une date de péremption où c'est plus efficace, mais comme ça me brûle pas la peau je me mets torse nu pour m'en tartiner le coté gauche du ventre, jusqu'à l'aisselle, après en avoir aspergé un peu. Ouais, des problèmes de fourrure de cette ampleur là, ouais. J'ai enlevé ce que j'ai pu aux ciseaux, mais ça gratte.

Je me tourne, à mi parcours de retrouver une peau de jeune fille, alerté par un bruit bizarre, un genre de glissement. Comme j'ai laissé la porte ouverte, je vois le couloir. Y a un énorme cobra . Genre vraiment énorme. Je suis sûr que j'pourrais à l'aise me faire un duvet avec son cadavre. Du coup ça veut dire qu'il peut parfaitement me manger. J'crois qu'il a fait le même calcul que moi d'ailleurs.
J'évite son premier bond de justesse, me précipite par la porte derrière lui, pour m'enfermer dans le premier appartement dont je trouve la porte ouverte. Je pousse une armoire devant la porte. Dans le coup d'adrénaline, j'ai aucun mal à déplacer un vieux meuble en contreplaqué. Mon sac, mes armes, et mon T-shirt se trouvent là où est la putain de bestiole maléfique, mais c'est pas grave, elle va finir par partir avant que je meurs de soif. J'espère. Je me rends compte que j'ai encore le rasoir entre les griffes, dans le stress j'ai fait des grosses rayures sur le manche en plastique. Bon. Au moins, je peux fouiller l'endroit où je suis. Je me tourne. Ah merde, y a quelqu'un en fait.

- J'suis armé.


Je dis ça machinalement, j'le suis pas. J'ai que mes mains. Mais c'est embêtant seulement si le connard qui fouille à deux appartements de moi alors qu'il a tout le désert pour batifoler possède genre un flingue.
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MessageSujet: Re: This odd diversity of misery and joy. [libre]   This odd diversity of misery and joy. [libre] EmptyDim 26 Avr - 11:18

Faune dit souvent qu'il ne sert à rien de venir par ici, que la zone est trop dangereuse pour ce qu'on peut y trouver. Comment dit-il ça, déjà? Ah oui, ''trop de risques pour bien peu de réussites''. Ça ne vaut jamais l’énergie que tu y dépenseras pour survivre. Faune a toujours raison, c'est un fait mais, comme toujours, tu n'en as fait qu'a ta tête, et t'es donc venu te paumer dans ce lieu désertique en tout état de cause. A ce demander si t'es pas un peu con, quand même.

C'est probablement pour ça qu'à cet instant tu fais face à une bestioles te fixant avec un peu trop d’appétit... Elle n'est pas vraiment grande, ni trop grosse, et c'est justement ce qui t'inquiète. La vitesse, vu tes cent kilo au bas mot, c'est pas franchement ton truc.
Plutôt que de paniquer, tu préfère garder ton calme et tenter un truc. On sait jamais, ça pourrait marcher. Tu attrapes donc un gros morceau de viande séchée accrochée à ta ceinture, que tu le jettes telle une offrande votive, le laissant se ruer dessus pour profiter de sa brève inattention en fondant sur lui. Oh, il se défend, bien sûr, mais il à peine le temps d'enfoncer ses crocs dans ta peau que déjà tu lui brises le cou dans un cri rauque.
Très sauvage tout ça...

Tu ne sais pas réellement de quel genre de créatures il s'agit, mais ça se mange, ça, tu le sais. Le reste importe peu. Bien et maintenant, que vas-tu en faire? Le dépecer ici serait hors de propos, sauf si tu tiens vraiment à attirer toutes les charognes et prédateurs du bâtiment avec l'odeur du sang. Si tu arrives à tuer une bête à moitié morte de faim à main nue, tu ferais moins le fier devant une petite trentaine de bébêtes faisant ta taille, hein ? Pour le coup, tu doutes que ton ADN et ton couteau suffise à faire la différence. Comme quoi, la testostérone c'est bien, mais la survie c'est quand même mieux. Bon, il est temps de bouger Scar.
Soulevant le cadavre dans un grognement, tu poses l'étrange reptile chien sur ton épaule, continuant à avancer parmi les différents couloirs de la bâtisse abandonnée le plus silencieusement possible. Pas une mince affaire quand on ressemble à une serpillière ambulante.

Tu n'aimes pas vraiment le pillage, ça n'a jamais été ton truc. Généralement tu ne trouves rien ou quelqu'un est déjà passé avant toi il y a dix, vingt, trente ans. Du coup, tout ce qui aurait pu être intéressant a disparu depuis des années, et c'est à peine s'il te reste des miettes. Autant chasser, dans ce cas...
Cependant, tu aimes les bâtiments de ceux d'avant, ça à un petit coté... ''Mythique''. Impensable, presque... Inutile. Rien ne te semble logique ici. Tout est soit trop grand, soit terriblement mal pensé. Par exemple, les couloirs. Qui est le con qui a inventé des endroits aussi étroits? Ils n'ont jamais croisé de prédateurs de leur vie ou quoi? Impossible de fuir ou d'esquiver la moindre créature ici. C'est probablement pour cela que tu es nerveux depuis ton arrivée dans le bâtiment, et c'est aussi pour cela que tu es bien content d'avoir une proie à abandonner en cas de besoin. Vaut mieux elle que toi...

Certaines choses ici n'ont qu'une utilité fortement limitée à tes yeux mais, étrangement, plus l'utilité te semble incompréhensible, plus tu peux en tirer un bon prix en les échangeant en ville. Parfois tu as l'impression de te faire avoir, de passer pour un con quand tu ne demandes que de la bouffe et de l'eau en échange, puis tu finis par laisser couler, n'ayant rien pour argumenter cette impression. Oui, tu es probablement un abruti fini et alors?
Si t'as survécus jusqu'ici, ça prouve bien que c'est pas dramatique.

Tu fouilles une énième pièce géante. Une très très grande chambre... Enfin, tu crois que c'en est une. Dans tes souvenirs ça s'appelle comme ça quand il y a un lit quelque part, même si tu n'as jamais vu de chambre avec autant de meubles inutiles. Il y a même une cuisine, ça t’intéresse. Histoire de pouvoir fouiller librement, tu te décharge de ta créature en la laissant tomber sur le matelas, te rendant dans ce qui te semble être les vestiges de ladite cuisine, pour fouiller dans ces toutes petites étagères de rangement en bois. Évidemment, il n'y a plus la moindre trace de nourritures. Tu tombes par contre sur des crayons. Et des allumettes. C'est pratique les allumettes, même si avec tes doigts de taureau, tu n'arrives qu'à les casser en deux. Faune, lui, il arrive à les utiliser, c'est impressionnant. Pour ce qui est des crayons, il faut avouer qu'écrire est un peu passé de mode dans votre univers, mais dans le doute, tu les prends quand même, sait-on jamais...

Un boucan soudain te fait sortir de tes recherches alors qu'un truc couvert de mousse et fourrure débarque et se jette sur la première armoire qu'il trouve pour bloquer la porte. Toi? Tu restes là comme un con, à le regarder faire, toujours accroupis près du meuble dans lequel tu viens de trouver une théière intacte et que tu tiens à deux mains, histoire qu'elle le reste. Ça sert à rien, mais c'est joli. Y a une sorte de truc mignon dessiné dessus. Un chat, probablement.
Ah. Il vient de remarquer ta présence. Tu te raidis.

Il te signal qu'il est armé ce qui te fait froncer des sourcils, alors que tu le regardes avec curiosité. Ce qu'il a dans la main ne te semble pas être une arme... Il te semble, du moins. T'aurait-on menti? Tu lèves ton regard jusqu'au sien, puis tu l'examines un instant. Tu as une bonne mémoire des visages. Il fallait bien que tu t'en sortes un peu quelque part, hein? Du coup, cet homme te dis quelque chose. Suffisamment pour que tu décides de prendre la parole pour aligner plus deux trois mots. C'est toujours étrange d'entre une voix aussi grave être à ce point hésitante et... Craintive. Ouais, paie ton charisme.

- T'es heu... De... Kron... Kroeni? Le machin, là... Non? Peut-etre que non. C'est que... T'es... Enfin, t'as...

Des problèmes d'ADN? Bravo, joli sens de l'observation Scar. C'est sûr qu'un homme à moitié couvert de fourrure a généralement quelques problèmes génétiques. Mais bon, toi non plus maman biologie a pas été tendre avec toi, sauf que là, couvert comme tu es par tes loques de tissus, on en remarque presque rien, hormis au niveau des mains et des yeux... Bien que pour ce dernier point, je pense que ta moitié de face brûlée attire bien plus le regard que tes p'tits yeux de croco luisant...

Ce gars te fait penser à Faune, parce qu'il à de la fourrure et parce que... Non, en fait c'est tout. Mais il a de la fourrure! Du coup, tu l'aimes bien, même si tu le connais pas et qu'il t'a déjà menacé. Brave bête. Tu essaies de te montrer amical, sauf que tu ne sais pas réellement comment ça marche, alors tu te contentes de grimacer en te relevant, faisant soudainement deux tête de plus que lui et le fixant toujours avec... Insistance.

- Tu... Veux?

Brusquement, tu lui tends ta trouvaille que tu tiens toujours à deux mains. Tu ne sais absolument pas si ça sert à quelque chose, mais dans le doute...
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Bavaria


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MessageSujet: Re: This odd diversity of misery and joy. [libre]   This odd diversity of misery and joy. [libre] EmptyDim 26 Avr - 16:07

Ma première pensée c'est « merde, il fait un mètre de large, comment je fais ». Puis il s'est mis à parler. Les fillettes de six ans sont plus agressives. Au bout de deux bégaiements j'étais vaincu. En plus c'est un mutant ! Et il connaît mon chez moi. Quasiment de la famille quoi.
J'ai l'habitude de vivre avec des gens parfois sensibles sur le sujet du physique - un peu traumatisés d'avoir été balancé dans la mer à la naissance, par exemple -, donc je louche pas sur les yeux bizarres et tout ça. Mais j'note quand même une énorme cicatrice sur la moitié du visage du gars, qui disparaît sous ses vêtements. Et il a pas l'air aussi jeune que sa façon de parler le laisse entendre. C'est pas un ado. Un ado n'aura jamais des biceps pareils. J'crois que j'suis face à un pur produit de la décadence locale, catégorie « défectueux ». On est un peu tous dedans, remarque, mais y a des cas qui font plus pitié que d'autres.
Pendant que je broie du noir, une partie de mon esprit s'occupe d'élaborer des conneries à raconter. J'suis bavard de base, et l'âge n'a rien arrangé. J'ai aucun problème à tenir une demi-heure sur la météo. Quand tu veux. En parlant vite, en plus. Relevés climatiques sur les six derniers mois, comparaisons avec des graphiques camemberts sur les périodes précédentes. Avoir des interlocuteurs qui disent trois phrases par an m'a jamais gêné. En plus, j'ai une voix agaçante.

- Koenigsbier ? Ah j'suis de là bas, ouais, comme tous les gens bien ! T'y traînes des fois aussi hein ? P'tète je t'ai déjà vu, mais je m'en souviens pas. Ça yoyote un peu là haut à mon âge. Le mec me tend une théière. Je réceptionne sans ciller. Comme dit au dessus, j'ai l'habitude de traîner avec des gens bizarres, si j'devais m'arrêter à chaque fois qu'un type fait un truc complètement con, j'en sortirai pas. J'embraye sur la nouveauté sans problème : Évidemment que je veux ! 

J'ouvre avec précaution l'objet, si il y a un piège dedans, mais non. Je la manipule entre mes griffes, j'ai du mal ça glisse un peu. Figure toi que j'ai lu « le Monde merveilleux de la Faïence » y a pas deux semaines ! C'est fou ce que les gens abandonnent derrière eux parfois. J'suis du coup incollable dès qu'il s'agit de Faïence en Europe entre le XIIème et le XXème siècle. Même si je sais pas ce que c'est l'Europe, ni même un siècle avec des croix et des barres devant. 


- Tu sais que c'est du vieux Rouen ? J'connais un abruti qui pourrait m'échanger ça contre une boîte d'antibiotiques  ! Il dit qu'il veut une maison civilisée, j'ai pas trop compris. Ça tombe bien hein ?

Pour être honnête, ça me ferait mal de rentrer seulement avec ça. Mais j'veux pas faire de la peine au grand monsieur. C'est un mutant ! Et typiquement le genre de mec qui titille mon instinct paternel. C'est la première fois que je vois un gars qui fait une tête de plus que moi me regarder par en dessous.
Mais alors que je sombre mentalement dans le spleen sur la dégueulasserie de la galaxie envers mes congénères, j'entends un grand bruit derrière moi. Comme si on balançait un gros tas d'écailles contre le mur. Ah oui merde c'est vrai, je l'avais oublié lui.

- Ah au fait y a un gros serpent dehors, très gros. C'est pour ça que j'arrivais cul nu, le bordel avec l'armoire et tout. Je suis pas vraiment cul nu, mais c'est histoire de dire. T'as pas une arme anti-serpent des fois ?


Puis je me remets à me raser. J'avais oublié, ça, mais faut que je finisse avant que la mousse sèche.


Dernière édition par Bavaria le Dim 26 Avr - 16:08, édité 1 fois (Raison : Faut que je m'y reprenne plusieurs fois pour bien écrire la France.)
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MessageSujet: Re: This odd diversity of misery and joy. [libre]   This odd diversity of misery and joy. [libre] EmptyDim 26 Avr - 21:05

Il parle beaucoup, nan? Même pour toi. Il parle beaucoup et vite. Mais ça t'arrange, parce pendant ce temps tu peux te taire. C'est ce que tu fais le mieux. Il a accepté ton cadeau, alors t'es content comme un gosse, et tu t'essaies même à un sourire, ce qui, chez toi, se résume juste à une sorte de grimace un peu dégueulasse et pas franchement rassurante. La flippe! Nan, sérieusement, arrête. Bordel, c'est de loin la chose la plus étrange que j'ai jamais vu.
Arrête de faire des cadeaux aux gens, Scar, ils risqueraient d'accepter, et tu risquerais d'ensuite les tuer en leur souriant...

Bon, il est de Koenigsbier - lui, il le prononce bien-, et ça, c'est bien.
Koenigsbier, c'est chouette, et c'est remplis de gens qui brillent un peu pour toi. Ils ont tous l'air cool, même quand ils sont des tentacules. Donc, t'es plutôt fier quand il pense que t'as déjà pu traîner là-bas, tandis que tu acquiesces maladroitement. Même s'il s'en souvient pas et que ta gueule lui dit rien, t'es tout joyeux à l'idée qu'il puisse d'une façon ou du notre t'associer à cet endroit rempli de gens bien. Et en plus il a accepté ta théière! Le gars quoi, plus fantastique on fait pas. Ou pas sur cette planète, en tout cas.

Donc, là, t'es limite en train de flotter sur une nuage alors que, objectivement, t'es juste devant un mec à moitié à poil que tu viens de rencontrer dans un lieu en ruine et totalement inhabité. En plus de ça, il est couvert d'une mousse dont tu ignores la provenance, et il parle plus en dix minutes que toi en trois ans. Objectivement toujours, il est quand même grave louche. Sauf qu'être objectif, tu sais pas comment on fait, et puis d'abord tu le connais pas ce mot. Tu te demandes vaguement si ça se mange, mais c'est tout. T'es juste content, comme n'importe quel chien devant un bâton...
D'ailleurs, tout ça, ça fait un peu trop de bonheur d'un coup, et tu sais pas vraiment comment le gérer, alors tu te crispes un peu. S'il était possible d'avoir des étoiles dans les yeux, les tiens en vomiraient probablement par paquet de douze à cet instant...

Bon. Après il te parle de quelque chose de vieux et... Rouent? T'y piges absolument rien, mais t'es toujours tout content donc tu t'en fous et tu fais donc mine de suivre ce qu'il te raconte. Tu comprends juste qu'il va pouvoir échanger ça contre des antibiotiques. C'est rare les antibiotiques. Et utile, surtout. Plus que du vieux rouillant, c'est sur. Ou que de la "civilisé". En tout cas tu hoches de la tête mécaniquement pour répondre à sa question -qui n'en est probablement pas vraiment une- parce que t'es poli et discipliné. Gentil petit.

Bon voyant que vous avez suffisamment fait connaissance, le troisième lurons écailleux de cette petite histoire décide de manifester sa présence en essayant gentiment de fracasser la porte. Ouais,  parce que à la base, lui aussi voulait faire ami-ami avec ton nouveau copain...

Tu lèves la tête en entendant le choc, fronçant même les sourcils pour faire genre, mais tu finis quand même par regarder ton invité avec interrogation. Parce que là, quand même, tu comprends plus grand chose à ce qu'il se passe - trop d'information d'un coup, tout ça -. Bon, il t'explique rapidement et calmement les choses, le serpent, tout ça, et tout de suite tu te sens mieux. C'est bien les gens qui dédramatisent, ça te permet de ne pas trop paniquer...
Oui, la panique aussi tu gères mal.

Ainsi donc, il faut rajouter un serpent à l'équation? Vu le bruit, c'est du très, très gros serpent, pas le genre qu'on peut tuer de face, même avec tes bras et ton couteau. Tu fais mine de réfléchir, ce qui se résume chez toi à froncer encore plus les sourcils. Tu serais constipé que l'effet serait approximativement le même.
Et pendant ce temps, ton ami chat à fourrure se rase. Normal.

- Heu...

Ah, tu as une idée. Tu te tournes alors vers l'occupant provisoire du lit, levant une de ses pattes d'une main, faisant ainsi suivre le bas du corps qui se surélève légèrement du matelas, montrant ton idée ''d'arme anti-serpent''. Certes, ce n'est pas comme si t'étais content de sacrifier ton repas du soir, mais hein, à choisir entre servir de bouffe pour serpent géant ou, d'hypothétiquement manger ta bestiole si un jour vous trouvez le moyen de quitter cette chambre, le choix n'est quand même pas extrêmement compliqué à faire.
Puis les huis clos non plus, tu gères pas super super bien...
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MessageSujet: Re: This odd diversity of misery and joy. [libre]   This odd diversity of misery and joy. [libre] EmptyLun 27 Avr - 13:48

Je réfléchis. Mon nouveau copain me tend fièrement un bête morte. Ça ressemble à un chien très malade – mais sur Prayvis c'est dur de se faire idée exacte d'un chien. Ça m'interrompt dans ma réflexion, un spectacle pareil.

- J'sais pas si tu pourrais lui fracasser la tête avec ça, c'est trop mou. Ce machin là - je montre du doigt une table basse antique et massive – marcherait p'tète mieux. Le serpent est vraiment gros tu sais, genre long comme les deux pièces là.

Comment le tuer avant qu'il nous tue ? J'attendrais bien une heure ou deux le temps que ça se tasse, mais ces machins là peuvent rester des jours sans manger. C'est pas mon cas. Et il sait que la bouffe sortira bien d'ici à un moment ou à un autre. Je vais voir par la fenêtre. Il y a une arme dans ma voiture, cachée sous les tapis de sol à l'arrière, si je pouvais sauter...
Mais le sol est creusé de ce coté ci pour que les caves donnent sur le parking. On est du coup au deuxième étage et le revêtement extérieur est bien lisse, pas de prises pour mes griffes. J'tiens pas à éclater ma petite tête sur le bitume.

- Et si on lui coince la tête dans la porte ? Genre on l'entrouvre, il essaye de rentrer, on referme sur son cou et on lui explose la gueule. Faudrait être vif, quoi.

Le truc que j'ai failli penser, c'est que le serpent va peut être pas nous manger tous les deux. Un suffirait pour l'occuper. J'arrive à esquiver ce raisonnement de connard. Y a vingt ans j'aurais pas eu autant de scrupule, mais... chépa, tout ça paraît pas mal con avec le recul, y a plein de mecs morts qui me manquent, j'ai pas envie de rallonger la liste. C'est fatigant d'être un connard.
Mais, en parlant d'appât, le grand mutant était pas en train de m'en tendre un ? Faudrait que je lui demande son nom d'ailleurs.

- Aaaaaah mais ta bestiole pourrait occuper le gros serpent le temps que je l'égorge ! C'est pas con ça.

Je souris au gars. Comme il me reste à peu près cinq dents valides, quelques morceaux de chicots pourris et noirs plantés dans des gencives jaunâtres et suintant le sang, c'est pas un spectacle réjouissant. Mais son idée me plaît bien, de mettre un truc entre moi et le gros serpent. Je tendrais la bidoche d'une main pour l'égorger de l'autre. Faut juste que l'animal morde dans le cadavre et me chope pas moi. J'ai très nettement vu des crocs de la taille de mon avant bras tout à l'heure, exsudant du poison.

- T'en penses quoi ? Tu t'mettrais derrière la porte pour l'empêcher de trop me sauter dessus.

Vu que c'est mon plan, je décide de prendre le risque. Au pire, grand copain aura le temps de planter la bestiole pendant qu'elle déchirera mes boyaux avec ses grosses dents jaunes. Mais si j'gagne je pourrais frimer pendant des semaines en portant des crocs de serpent géant en sautoir.
Je pousse l'armoire, j'entends le monstre derrière la porte s'agiter. Il nous entend et il a la dalle. Heureusement qu'il peut pas utiliser la clanche. Je chope l'appât et je me mets en position, un poil inquiet. Un coup d'oeil au copain : il a l'air de vouloir m'aider. J'arme mon bras, prêt à enfoncer mes griffes dans un être vivant aussi fort que je peux.

Après, tout se passe très vite. J'ai très nettement vu une gueule rose grande ouverte, sur le coup j'ai cru qu'elle pourrait m'avaler tout entier tellement elle était grande. Mais c'est les trois quarts de l'appât qu'elle a chopé. Mon bras part tout seul, boosté à l'adrénaline. J'rencontre des trucs mous et je serre le poing pour tout détruire.

Ça fat pas trop plaisir à l'animal qui convulse violemment en sifflant de douleur. Y a un effet de levier entre mon avant-bras et le serpent, du coup j'suis catapulté et je vole à travers la pièce pour m'encastrer dans une bibliothèque en ruine. Pendant quelques secondes j'ai une oreille qui siffle et j'vois tout flou, puis j'me rends compte que j'ai très mal au dos et la tête. Je remets debout tellement vite que je me casse la gueule. J'les aurais mes bottes en écailles !
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MessageSujet: Re: This odd diversity of misery and joy. [libre]   This odd diversity of misery and joy. [libre] EmptyMar 5 Mai - 23:34

Bon ok, il parle définitivement trop, et le fait que tu te contentes de le suivre du regard sans jamais piper rajoute à cet effet. On entend que lui, et ça ne te dérange pas. Pire! Tu l'aimes bien, et ce malgré le fait qu'il ne comprend absolument pas ce que tu lui montres. Ça ne t'arrange pas vraiment qu'il est pas capté au premier coup d’œil, parce les explications, c'est pas trop ton truc - comme on aurait pu s'y attendre. Mais forcement, puisque c'est toi qui a des problèmes de communication ici, tu te dis que c'est de ta faute, alors tu commences à chercher un moyen de résumer ton plan en moins de dix mots, histoire de pas te perdre en route au milieu d'une phrase. Tout de suite, ça te semble vachement compliqué, quand même...

Alors, tu le laisses faire ses explications, tandis qu'il te montrer une table basse, t'expliquant que cela marcherait mieux pour l’assommer. Tu hausses des épaules, l'air pas vraiment convaincu. Si t'es nul pour comprendre les humanoïdes, mais après tant d'temps à chasser seul la faune de cette planète, tu commences à savoir ses dangers. Le problème avec ces bêtes-là c'est pas tant de trouver de quoi les assommer que d'avoir le temps de le faire. Elles vont vites, trop vites, et frappent en un instant, tandis leur poison te paralyse avant même que t'es le temps de crier. C'est pour ça que la plupart des citadins se font manger avant même d'avoir le temps de se pisser dessus.
Tout est une question de réflexe avec ces prédateurs... Or, niveau vitesse, on peut pas réellement dire que tu  envoies du pâté Scar...

En tout cas, en attendant qu'il capte ton message, tu restes un peu comme un con, la patte de ta bestiole toujours en main, pendant qu'il continue à lancer des idées ici et là.
Puis soudainement, c'est le flash. Il comprend ton idée! Brusquement, tu te sens fier de toi comme jamais, allant même jusqu'à te tenir un peu plus droit quand il dit que c'est pas con. Si t'arrivais à le faire instinctivement, tu serais probablement en train de sourire, un peu comme lui te sourit à cet instant - tes dents jaunes et pointues en plus. Manquerait plus qu'il te tapote gentiment la tête -s'il pouvait l'atteindre, s'entend- pour te féliciter et tu serais probablement le plus heureux des reptiles toutous des Prayvis...
Exaspérant...

Oh mon dieu. Il vient de te demander ton avis. Il est con ou quoi? J'comprend pas ce que tu lui trouves. J'crois pas qu'il est encore capté ton niveau plutôt bas de libre-arbitre. C'est pas vraiment ton truc de penser aux plans des autres, généralement tu te contentes de les exécuter, ça marche mieux. Mais tu prends quand même le temps de visionner son plan dans ta tête pour vérifier s'il te semble viable, parce qu'il t'a demandé ton avis, alors du coup, tu te sens soudainement vachement important. Trop, même.
Après un petit instant, tu hoches de la tête une nouvelle fois, d'une part pour approuver son plan mais, aussi, pour accepter ton rôle dans toute cette histoire. C'est mieux qu'ce soit lui qui s'occupe d'attaquer en premier. Il sera toujours plus rapide que toi, c'est certain...

Tu le regardes enlever l’armoire tandis que mentalement, tu fais de ton mieux pour ne pas paniquer et commencer à crier. Tu gères plutôt mal le travail d'équipe, manque d'habitude, probablement. T'as un peu peur de tout faire rater. Remarque, si jamais ça foire par ta faute, vu que ton nouveau copain finira en amuse-gueule pour serpent, tu n'auras pas besoin de t'excuser pour le coup. Essai de voir un peu le coté positif des choses, des fois.
Tu prends place derrière la porte avec une énième et lourde respiration, tandis que le second mutant s'en va chercher ton appât. Tu peux le faire Scar, c'est pas compliqué, suffit juste que tu tiennes une porte et que t’empêche la chose faisant approximativement le double de ton poids de la franchir. Facile, nan? Allez, reste clame...
Et ouvre cette porte maintenant!

Ça va vite. Très vite. Comme on aurait pu s'y attendre, la bestiole attend pas un quelconque feu vert pour fondre sur ton copain, mais heureusement ses crocs ne se referment que sur votre appât. Après tu n'as plus vraiment le temps de suivre les événements, alors que tous tes efforts sont concentrés sur le fait de garder cette porte fermée au maximum. Il ne faut pas qu'il passe. Quoi qu'il arrive, il ne faut pas qu'il entre. Et c'est ton rôle à toi de l’empêcher de le faire.

Soudainement, un énorme fracas se fait entendre alors que le serpent envoie valser ton copain à l'autre bout de la pièce, le faisant s'écraser contre un meuble que tu ne peux pas identifier d'ici. Ok, c'est suffisant pour que tu paniques mais, genre, méchamment. Généralement, c'est plutôt mauvais quand tu t'affoles. En fait, le fait d'éprouver une quelconque émotions se reportant à la peur de façon très soudaine est mauvais avec toi. Ça a tendance à te rendre violent. Mais genre vraiment.
Et vu ta carrure, fréquemment, c'est pas très beau à voir...

Dans un cri aussi guttural qu'animal, tu fais appel à toute l'adrénaline qui traverse ton corps pour écraser la porte contre l'animal furieux qui siffle dans tous les sens et qui, affaiblis le trou béant dans son corps, semble perdre du terrain. Il essaie alors de se retirer mais tu ne lui en laisse pas le temps, tandis que tu refermes avec une violence inouïe la porte sur son corps encore! Et encore! Et encore!
Tu hurles sans t’arrêté tout de long, un peu comme un demeuré, alors que tu claques la porte sur la pauvre chose qui siffle, qui crache, et qui bientôt cesse de se débattre quand un craquement sinistre se fait entendre. Mais ça ne t’arrête pas, en fait tu n'es même plus en état de l'entendre alors que tu ferme encore et toujours la porte contre le corps devenu flasque dont le sang recouvre toute l'entrée, toi y compris. Ce n'est qu'une fois que la partie visible du corps lâche, tombant morbidement dans la pièce, que tu sors enfin de ta frénésie...
Et ça t’arrive souvent de décapiter des trucs avec une porte, sinon?

Tu prends un instant pour réaliser ce qu'il vient de se passer, tandis que tu halètes un peu. Tes yeux suivent les giclées de sang d'un air absent, d'abord sur les murs, puis le sol, avant de remonter sur tes vêtements et tes mains. Hum, bon, admettons, tu t'es peut-être emporté...
Tu te rappelles d'ailleurs soudainement que t'es pas seul dans la pièce, et tu te tournes alors vers l'autre mutant qui se relève péniblement. Tu hésites un instant, puis tu te forces à sourire un peu, pour paraître amical et rassurant.
En fait t'es juste un peu inquiétant, là.

- Heu... Moi c'est Scar... Face.

Oui, parce que le meilleur moment pour faire les présentations, c'est forcement juste après un laborieux travail d'équipe s'étant achevé sur une décapitation aussi sommaire que barbare. N'est-ce pas?
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Bavaria


Bavaria

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MessageSujet: Re: This odd diversity of misery and joy. [libre]   This odd diversity of misery and joy. [libre] EmptyMar 12 Mai - 10:48

Bon, c'était pas la méthode la plus simple pour tuer un serpent géant. Il a bien galéré le petit avec ses coups de portes, ça a pris plusieurs minutes, mais j'l'ai pas empêché non plus. Au moins le boulot est fait, puis j'ai mal d'avoir percuté le mobilier. Bon, j'en prends bonne note : monsieur est sujet aux crises de violence. Toujours bon à savoir. Ça m'inquiète pas trop non plus parce que c'est courant, les mecs qui pètent des câbles et défoncent des trucs. Tant que c'est pas moi qu'il coince dans un chambranle... puis ça sera plus facile de récupérer le cuir et la viande, comme ça. Y aura plus qu'à dérouler la bête comme une chaussette.

Le jeune me fait un sourire tout mignon, un peu crispé, comme quelqu'un qui a pas l'habitude et me bafouille son prénom. Comme je t'ai dit, ça me dérange pas de fréquenter des gens pas trop à l'aise au niveau des fonctions cognitives. Y en a tellement. Ça fait un paquet d'années que j'ai pris l'habitude de radoter tout seul sans me préoccuper de la compréhension d'autrui. Je me masse la hanche qui a heurté du solide en parlant :

- Moi j'suis Bavaria. Le vieux qui m'gérait quand j'étais petit disait que c'est le nom d'un médicament de là haut très loin, y a longtemps, qu'il en avait même goûté une fois, mais j'crois qu'il mythonnait. 'fin ça empêche pas que c'est mon nom. Sinon désolé pour l'odeur.

Ouais j'ai un peu pété de trouille sur le coup de l'émotion, et c'est pas le genre de pet de fillette qui se dissipe en un coup de vent. C'est plus un mécanisme de défense qui a pour but de griller les sinus et de faire gerber l'ennemi. Parfois avec succès. Avec l'âge, le fumet s'est bonifié et commence à atteindre le grade de « miasme » voire d'« exhalaison ». Une charogne de putois en plein soleil depuis deux semaines, c'est du chanel n° 5 à coté.
Je m'intéresse à la carcasse. C'est très bon la viande de serpent, p'tète un peu plus filandreux qu'un mammifère. Ce qui m'intéresse surtout c'est le cuir. Y a de quoi faire quelques paires de bottes avec ça. En plus, maintenant que j'peux examiner la bestiole au calme, j'note que la couleur des écailles est pas mal chouette. Un peu de rouge, le ventre blanc, et le dos d'un noir luisant avec des reflets bleus. Actuellement j'ai plutôt les pieds emballés dans du cuir en lambeaux. On y penserait pas comme ça, mais loin des produits manufacturés, trouver des groles c'est un putain de chemin de croix. Ouais, je pourrais marcher pieds nus, mais j'ai ma coquetterie et j'veux pas montrer à la face du monde mes coussinets et mes ergots atrophiés.

- T'as bien fait de le décapiter, j'sais pas si j'aurais eu la force de déchirer les écailles, c'est qu'il est blindé le bestiau. Tu peux tenir ça ? J'vais tirer dans l'autre sens.

Comme je suis un petit excité qui s'arrête jamais, je me jette sur la carcasse pour commencer à tirer dans tous les sens et passer mes griffes sur ce qui rattache la peau écailleuse à la chair. Le serpent mort faisant facilement dans les deux cents kilos, je m'en sors pas aussi facilement que je l'aurais pensé. C'est une énorme chaussette moulée sur un corps que j'arrive pas à soulever, mais je m'énerve tellement que j'arrive à en dérouler dix centimètres tout seul en sautillant. J'en ai la fourrure qui se hérisse de frustration. J'aime que ça aille vite. Je sollicite durement les muscles de mes bras, de mes épaules, de mon dos, et ça m'empêche pas de presque jamais fermer ma gueule :

- Hey sinon j'ai remarqué, t'as des putain de... - je pousse un râle à cause de l'effort – de cheveux ! Les miens ils poussent pas plus long que ça, mais au moins j'les perds pas c'est toujours ça de pris. Tout le volume est passé dans la fourrure j'crois. Sinon t'es déjà allé à Koniegs t'as dit ? C'était pour quoi ? T'y es resté longtemps ? Moi j'y glandouille pas mal maintenant, j'connais tout le monde puis ça me fatigue de crapahuter partout à mon âge. J'ai plus de cinquante ans, tu te rends compte ? Je.... râh... j'connais aucun mutant plus vieux que moi. T'en connais toi ? 'fin t'as pas l'air tout jeune non plus, si j'peux me permettre, mais c'est bien, ça veut dire que tu t'es bien débrouillé, je...

Je finis jamais ma phrase, en fait, parce que d'un coup je lâche le serpent. Mon regard se perd dans le vague et j'me sens tout mou. La fatigue. Je titube pour m'asseoir dans un coin et me recroqueviller sur moi même. Dix heures de bagnole, pas mangé, sauté partout. Va savoir si c'est la déshydratation, l'hypoglycémie ou mon petit cœur de belette sous cocaïne qui est en train de faire savoir qu'il faut arrêter les conneries. Pendant quelques secondes je me sens comme dans du coton, très loin de tout, incapable de parler. Mais mon nouveau copain a l'air du genre émotif, j'voudrais pas qu'il panique. Je lui dis d'une voix atone :

- ... t'iras me chercher mon sac dis ? Il est... fond du couloir... boire un coup d'eau...


Je suis frustré, mon cerveau aimerait continuer à jacter mais mon corps veut pas.
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